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Photo du rédacteurSagesses Bouddhistes

L'attitude face à la mort

Par Matthieu Ricard



Matthieu Ricard, l’Occident semble souffrir d’une très grande pauvreté de réflexion et d’attitude face à la mort qui est un sujet tabou, l’objet d’une sorte de négation de plus en plus absurde. Pour un bouddhiste comme vous, cette situation n’est-elle pas assez consternante ?

Matthieu Ricard : En effet. Les gens préfèrent escamoter l’idée de la mort, l’ôter du champ de leur pensée et l’ignorer jusqu’au dernier moment en se disant qu’ils verront bien comment cela se passera. Cette attitude revient en fait à ne pas savoir tirer le meilleur parti de la vie parce qu’en oubliant la mort, nous oublions que nous sommes en vie, c’est-à-dire que nous oublions la valeur de chaque instant qui passe. Lorsque des personnes apprennent qu’elles sont condamnées par une maladie et n’ont plus qu’un an à vivre, certaines s’écroulent mentalement. Toutefois, un bon nombre d’entre elles témoigne que cette année-là a été la plus intense, la plus riche, la plus précieuse de leur existence ; une année au cours de laquelle chaque moment passé avec des êtres chers, ou dans la nature, fut un émerveillement parce que chaque moment prenait soudainement toute sa valeur.

Pour qui oublie la mort, le temps apparaît comme une chose insipide qui s’écoule comme du sable entre les doigts. Ce n’est pas pour rien que, dans le bouddhisme, la méditation sur la mort est centrale. Vous me direz : « Mais c’est morbide ! À quoi bon justement y penser ? Mieux vaut penser à autre chose, se changer les idées ! » Or, ce n’est pas du tout le cas. C’est précisément quand nous sommes parfaitement conscients, d’une part, que la mort est inévitable et, d’autre part, que les circonstances qui l’amènent sont imprévisibles — qu’elle peut survenir demain, dans dix jours ou dans vingt ans, qui sait ? — que le temps prend une tout autre valeur.

Réfléchir à la mort est une démarche saine, qui n’a rien de triste. C'est faire preuve de lucidité parce que masquer la réalité est inévitablement une source de frustration : quand notre mort approchera et que celle de personnes qui nous sont chères surviendra, nous serons choqués et totalement désemparés. Mais si nous comprenons que la mort est dans la nature des choses, si nous essayons de faire en sorte que ce passage s’opère le mieux possible, sans détresse, sans peur, et si nous entourons ceux qui s’en vont avec le plus d’affection, d’amour, de tendresse, de présence et de disponibilité possible, nous pourrons et saurons aborder la mort avec sérénité au lieu d’être anéantis.


« Pour un pratiquant expérimenté, la mort est comme une amie, c’est-à-dire qu’elle nous est devenue très familière — elle est inévitable, elle est un passage, une belle mort est le couronnement d’une belle vie »

Si nous entreprenons une démarche de transformation intérieure, l’attitude face à la mort ressemble à celle d’un paysan qui a labouré son champ, l’a semé, et qui, ayant fait tout le nécessaire, se trouve sans regrets. Que la grêle frappe son champ, que des animaux dévorent une partie de sa récolte, il n’a rien à se reprocher.

Pour un pratiquant expérimenté, la mort est comme une amie, c’est-à-dire qu’elle nous est devenue très familière — elle est inévitable, elle est un passage, une belle mort est le couronnement d’une belle vie — et nous n’entretenons plus à son égard de sentiment de panique, de répulsion, d’injustice, nous cessons de penser que le monde devrait être autrement parce que la révolte contre la réalité ne mène qu’à davantage de tourments. Nous devons comprendre la mort et lui permettre de donner un sens à chaque instant de notre vie qui passe.

En Orient, en tout cas dans le monde bouddhiste, une crémation ressemble presque à une fête. De nombreux moines et nonnes y officient, d’innombrables offrandes sont faites, et les gens se réjouissent d’avoir pu ainsi honorer de manière constructive la personne disparue. Je me souviens de la mort de Marilyn Silverstone, une amie américaine qui était nonne et grande photographe. L’ambassadeur des États-Unis, venu assister à la crémation, s’est exclamé : « Incroyable, je n’ai jamais vu des funérailles si joyeuses. Tout le monde a l’air content ! » C’est en effet différent, fort différent de ce qui se passe en Occident car nous concevons la mort comme un passage, difficile certes, mais que nous cherchons à préparer dans les meilleures conditions afin qu’il s’effectue au mieux.

Pour un ermite, pour un vrai pratiquant, la mort est véritablement un passage qu’il aborde avec sérénité. On dit même que ce moment est une occasion unique : il y a là une possibilité de comprendre enfin la nature ultime des choses et d’atteindre à un éveil spirituel très profond. De ce fait, pour le méditant, c’est une étape critique, tout en demeurant un point intense de pratique spirituelle. Le pire pour un méditant est de mourir inconscient, dans les limbes, parce qu’il serait alors incapable de poursuivre sa pratique spirituelle. Le fait de pouvoir être lucide est un grand bonheur, et d’ailleurs, quand nous lisons la biographie des grands sages du passé, il est très frappant de voir que nombre d’entre eux, juste avant de mourir, s’assoient en posture de méditation, lèvent les yeux vers l’espace et meurent en méditant.

La mort est un moment où tout est amplifié : aussi bien les avantages d’avoir une pratique très claire à ce moment-là que le risque de vouloir se raccrocher à ce que nous devons quitter, d’être complètement bouleversé ou encore de céder à la panique. Mourir en s’agrippant à ce que nous laissons, à nos proches, est dramatique.

Il est regrettable également de mourir dans le ressentiment, le regret ou l’angoisse. Une mort sereine est évidemment la meilleure qui soit. Le souhait de l’humble bouddhiste qui meurt est, quel que soit le point d’avancement spirituel auquel il est parvenu, de pouvoir poursuivre sa progression. Il espère pouvoir renaître en tant qu’être humain auprès d’un maître spirituel, il aspire ardemment à continuer son chemin vers l’éveil. Même si ce chemin est très long, il souhaite ardemment avoir la possibilité de le poursuivre.

Bien sûr, les gens pleurent parfois. Cependant une telle attitude est déconseillée parce que le chagrin trouble le moment du passage de la personne qui s’en va et augmente son attachement à ceux qu’elle laisse derrière elle. Si elle voit que tout le monde est bouleversé, elle va s’attacher plus fortement à ceux qu’elle quitte et aura du mal à partir en paix.

L’idéal, c’est de l’aider par un conseil spirituel. En l’absence d’un maître, des textes sont lus au mourant qui lui permettent de centrer sur sa pratique spirituelle toutes les facultés dont il dispose. Il faut alors instaurer un climat calme, faire le moins de bruit possible, s’abstenir de pleurer haut et fort. Il convient ainsi d’éviter les drames et de favoriser la mort dans la sérénité. Si la personne souffre, il est crucial de l’entourer le plus possible d’affection, de tendresse, d’amour, de présence — tout ce dont nous avons grandement besoin dans notre société.

Les soins palliatifs se sont maintenant de plus en plus développés dans les milieux hospitaliers. Dans le cadre d’une intervention de soins palliatifs, la présence rassurante et aimante de quelques personnes lors d’un événement qui va inévitablement se produire est d’un grand secours, et je crois qu’il est essentiel de procurer pareille assistance à tous ceux qui meurent. Dans notre clinique du Népal — notre association Karuna-Shechen nous a permis de fonder plusieurs cliniques —, nous avons un centre de soins palliatifs qui accueille les personnes démunies afin qu’elles partent d’une façon décente, entourées d’affection, alors que naguère elles mouraient souvent seules dans la rue.


 

Que nous croyions ou non en une continuité de la conscience, nous ne pouvons que souhaiter que chacun meure en paix. Je revois les derniers jours de mon père, Jean-François Revel. J’étais en retraite au Népal lorsque son état de santé s’est aggravé. Je suis sorti de ma retraite et j’ai pu venir au moment où il est entré à l’hôpital pour l’assister dans ses derniers moments. J’ai passé une quinzaine de jours auprès de lui, jour et nuit lors des derniers jours. Et mon seul but était vraiment de l’entourer du maximum d’affection, d’être toujours présent, puisque même les meilleures infirmières ne peuvent pas être constamment au chevet de chaque patient. Or, il fallait, toutes les deux minutes, relever son lit, le rabaisser, être constamment attentif à ses souhaits. Et quand il est mort, j’étais certes triste, mais sans le moindre regret. Cela s’est bien passé, il a connu une mort pas trop difficile et relativement sereine. Je crois que mourir dans de telles conditions est infiniment préférable à une agonie vécue dans l’angoisse. Bien sûr, il y a des gens qui éprouvent des souffrances physiques très intenses dans ces moments-là mais, de nos jours, nous avons les moyens d’y remédier sans que la personne traitée devienne inconsciente. Nous pouvons l’aider à mourir dans la sérénité. C’est tellement mieux ainsi ! Après coup, je me sentais en paix et me suis dit : « Voilà ! Il a eu une belle mort ! »

 

Est-ce que la conscience se termine avec la mort ?

Selon le bouddhisme, la mort n’est pas semblable à une goutte d’eau qui s’absorbe dans la terre sèche ou à une flamme qui s’éteint. Sa nature se déduit de celle de la conscience. C’est un problème complexe. Beaucoup de religions théistes envisagent une création, ce qui revient à dire que rien, à un moment donné, devient quelque chose. Selon la philosophie bouddhiste, l’idée d’une création ex nihilo, d’un rien qui devient quelque chose, est difficile à accepter. Un raisonnement logique montre qu’il est impossible de transformer le néant en quelque chose, surtout si cela se fait par l’entremise d’une entité qui elle-même est sans cause, ou qui contient toutes les causes. Le bouddhisme adhère à l’idée d’un univers sans début. Certains philosophes occidentaux partagent ce point de vue, tel Bertrand Russel qui a dit qu’un univers sans début ne comporte aucune faute de logique, mais pose simplement un problème d’imagination. Nous sommes naturellement tentés de nous dire : « Bon, quinze milliards d’années, ça va, mais il faut bien que ça commence quelque part. » Nous avons du mal à comprendre qu’il puisse ne pas y avoir de début. Et pourtant c’est la seule explication qui ne soulève pas de difficultés logiques. Somme toute, cela revient à dire en d’autres termes que « rien ne se perd, rien ne se crée ». La matière ne peut pas venir du néant et retourner au néant, il faut qu’il y ait quelque chose, un vide quantique, ou quelque chose d’autre, il faut qu’il y ait un potentiel. À cela s’ajoute selon le bouddhisme la notion particulière d’une conscience qui possède une qualité fondamentale différente de l’inanimé. La matière est un phénomène premier, c’est-à-dire que l’on peut remonter jusqu’aux particules, aux quarks ou aux supercordes, mais une fois que l’on en arrive là, se pose la question de Leibniz : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » À moins d’introduire l’idée d’un Créateur, ce que le bouddhisme ne fait pas, force est de constater que le monde des phénomènes est simplement présent.


Yongey Mingyur Rinpoche, équipé de 256 fils pour mesurer ses ondes cérébrales pendant qu'il médite ©Brian Ulrich

Le bouddhisme fait le même raisonnement en ce qui concerne la conscience : il estime que nous pouvons étudier la conscience de l’extérieur, nous pouvons décrire l’évolution de la complexité des organismes, qui a entraîné une complexification du système nerveux et ainsi l’émergence de ce que nous appelons la conscience. Mais la définition de la conscience pose un problème à bien des philosophes et neuroscientifiques. En effet, sans une perspective à la première personne — et même si nous pouvons décrire avec la plus grande exactitude l’ensemble des paramètres intervenant dans les processus qui ont lieu dans le cerveau lorsque nous voyons la couleur rouge ou ressentons de l’amour —, nous ne sommes pas plus avancés en ce qui concerne l’expérience subjective de l’amour ou de la perception de la couleur rouge. Nous pouvons certes affiner l’analyse jusque dans les plus infimes détails pour expliquer la conscience en sondant avec une extraordinaire précision ce qui se passe dans les neurones, mais il faudra sans doute attendre une cinquantaine d’années avant de savoir précisément de quoi il retourne. Pour être honnête, il faut rester dans le domaine de l’introspection et de l’expérience directe parce que, sans « expérience », « conscience » ne veut rien dire. Si nous affinons à l’extrême notre expérience directe du phénomène de conscience, nous n’arriverons pas aux neurones ni au cerveau, parce que nous ne sentons pas notre cerveau. Il est impossible de parvenir par l’introspection subjective à une perception des phénomènes neuronaux de la même façon que l’on peut voir les particules atomique au niveau de la matière au travers un microscope électronique. À quoi arrivons-nous ? À la conscience pure, qui, tout comme la matière, est un fait premier. L’aspect le plus fondamental de la conscience est la faculté cognitive de base qui sous-tend et permet toutes les pensées, les émotions, les souvenirs, l’anticipation de l’avenir, etc. Chaque instant présent est déterminé par l’instant qui l’a immédiatement précédé. Or deux instants consécutifs, dont l’un est la cause de l’autre, ne peuvent pas être d’une nature totalement différente. Nous ne pouvons imaginer un instant de conscience immédiatement précédé et causé par un instant totalement inconscient, semblable à l’instant inanimé qui correspond à un état particulier de la matière. Le bouddhisme suppose qu’il doit y avoir une continuité de nature entre ces instants infiniment petits qui se succèdent. De même que selon cette philosophie, l’univers est sans début, le continuum de conscience, lui aussi, est sans début ni fin. Il s’agit là de la conclusion d’un raisonnement. Il reste à voir à quoi cela correspond sur le plan pratique. Toutefois, pour le bouddhisme, la notion de continuum de conscience ne relève pas du dogme, mais correspond à une expérience vécue et à un raisonnement logique qui peut être contesté, voir réfuté. Il a d’ailleurs été longuement débattu au sein même du bouddhisme. Ainsi s’est élaborée l’idée d’un continuum constitué d’états de conscience qui précèdent l’existence présente et les existences qui suivront. L’association du corps et de ce continuum de conscience n’en serait qu’un épisode. La vaste majorité des chercheurs en neurosciences estime qu’il est peu plausible que la conscience, quelle que soit sa nature, ne se réduise pas totalement au fonctionnement du cerveau. Toutefois, c’est pour l’instant l’hypothèse qu’ils retiennent, bien que rien ne la confirme. On ne peut pas dire qu’il y ait des preuves solides ni dans un sens ni dans l’autre. Ainsi que le disait Francisco Varela, un grand spécialiste des neurosciences : « Gardons une attitude ouverte à l’égard de tout cela. »


Comment la méditation peut-elle préparer à la mort ?

C’est précisément en développant notre force d’âme et notre liberté intérieure que nous verrons la mort non comme une annihilation, mais comme un passage que nous serons capables d’effectuer avec lucidité et sérénité. Cela reste certainement une épreuve en raison de ce dont on fait l’expérience lorsque les éléments du corps commencent à se dissoudre et que le souffle, peu à peu, s’interrompt. Dans de telles circonstances, il faut une grande présence d’esprit et suffisamment de sérénité pour maintenir une pratique spirituelle. La méditation permet d’acquérir cette force qui résulte de toute une vie d’entraînement. Ce n’est pas la veille de mourir qu’il faut se dire : « Bon, maintenant je vais m’occuper de ma vie spirituelle. » Il est un peu tard, au moment de la mort, pour commencer à s’interroger sur la meilleure façon de l’aborder ! Si nous écartons la mort du champ de notre conscience, nous nous condamnons à nous retrouver dans un état de choc voire de panique au moment d’aborder la mort, ce qui ne nous permettra pas de franchir ce passage de façon optimale.


©Maxime Doré

Évidemment, nous ne savons pas ce que nous allons devenir ensuite. C’est un passage vers l’inconnu, vers un autre état qui, pour le bouddhisme, s’inscrit dans une continuité qui est déterminée par la résultante des causes précédemment accumulées. Mon devenir sera l’expression de ce que j’ai instillé dans ce flot de conscience. Si mon esprit est rempli de haine, de jalousie, d’obsession, tous ces facteurs sont réunis pour que la conscience fasse l’expérience d’un monde d’intenses souffrances, mais la situation sera très différente si j’ai fait provision d’amour altruiste, de paix intérieure, d’une meilleure connaissance et d’une meilleure compréhension de la réalité. On compare ce processus à une rivière, à un fleuve : si vous déversez maintenant, depuis un pont à Québec ou à Montréal, de la fluorescéine ou des plantes médicinales dans le Saint-Laurent, tout ce qui coule en aval sera teinté ; si vous versez du poison, le fleuve sera empoisonné jusqu’à ce qu’un autre facteur intervienne, jusqu’à ce que vous construisiez par exemple un centre de purification de l’eau. Ce qui advient en aval dépend de ce qui est advenu en amont.

Quand on aborde la question du karma, les gens pensent tout de suite : « Ah ! C’est mon karma, c’est le destin, je ne peux rien y faire. » Mais ce n’est pas un destin imposé par une entité extérieure à vous. Le karma n’est qu’un aspect particulier de la loi de causalité qui concerne le bonheur et la souffrance. S’interroger sur le karma revient à se demander quelles sont les répercussions, selon la loi de cause à effet, de vos états mentaux, de vos attitudes, de vos motivations – liées à la haine ou à l’amour altruiste, sur vos expériences de vie ?

Karma signifie action. Ce n’est qu’un aspect des lois universelles de la causalité. Lorsque ces lois s’appliquent aux mécanismes mentaux et aux effets que ces mécanismes ont sur le bonheur et la souffrance, on parle de karma. Ce n’est donc pas quelque chose qui nous est imposé, à la manière d’un destin inéluctable. Si, une fois que vous avez semé des graines, vous n’intervenez plus, elles vont pousser d’une certaine façon. Laissé à lui-même, ce mécanisme est inéluctable. Toutefois, vous pouvez aussi intervenir et éliminer les graines qui vont donner des plantes toxiques par exemple. Ou, s’il s’agit de mauvaises herbes, vous pouvez les arracher avant qu’elles n’envahissent votre champ. C’est la part du libre arbitre. Les lois de cause à effet sont inéluctables, mais vous pouvez faire intervenir de nouvelles causes et conditions afin de modifier le cours des choses. Nous sommes le résultat du passé et l’architecte de notre avenir. À présent, nous nous trouvons à la croisée des chemins.



Extrait d’une interview donnée sur Radio Canada (2010)

Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°25 (Printemps 2023)

 

©Raphaele Demandre

Après l’obtention d’un doctorat en génétique, Matthieu Ricard devient moine bouddhiste de la tradition tibétaine. Il est l’interprète et le traducteur de nombreux maîtres tibétains dont Sa Sainteté le Dalaï-Lama. Essayiste et photographe, il a publié plus de 35 livres dont une dizaine de photographies.

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