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Un alibi à la morale bourgeoise?

Extrait de La pratique du zen, par maître Taisen Deshimaru, paru aux Éditions Albin Michel


Taisen Deshimaru (1914-1982), appelé également Mokudō Taisen, est un maître bouddhiste zen japonais de l’école Sōtō et l’un des principaux introducteurs du zen en Occident. Il est le fondateur et l’inspirateur de nombreux dojos et groupes zen en Europe.


Taisen Deshimaru avait l’habitude de proposer des mondo à ses disciples.
© AZI

Dans les années 1970, le maître zen Taisen Deshimaru avait l’habitude de proposer des mondo à ses disciples. Les mondo sont des séances de questions-réponses, se déroulant la plupart du temps lors des sesshin (retraites intensives de méditation). Dans un mondo, la réponse est rarement là où elle est attendue ; ceci afin de créer une brèche dans l’esprit du disciple. Maître Deshimaru étant très impressionnant, lui poser une question, en public, demandait un certain courage. Voici sa réponse à une question sur la «Voie du Milieu », question imprégnée des considérations politiques des années 1970. 


Question : Le bouddhisme est la Voie du Milieu. En Occident, cette voie moyenne ne sert-elle pas d’alibi à la morale bourgeoise ? 

Réponse de maître Deshimaru : La Voie du Milieu n’est pas faite de peur et de torpeur, de tiédeur et d’indécision. Ne nous y trompons pas, elle embrasse les opposés. Elle dépasse, en les intégrant, toutes les contradictions. Elle est au-delà de tout dualisme, au-delà même de toute synthèse. Le sûtra Hannya Shingyo se termine par ce chant :

« Aller, aller, aller par-delà, aller tous ensemble, au-delà du par-delà, sur la rive du satori, qui est la sagesse de l’Éveillé. »

C’est l’intuition concrète de l’unité fondamentale de toutes choses : sujet et objet, corps (matière) et esprit, forme et vide...Un proverbe dit : « Lancez-vous dans l’abîme avec détermination et courage. »

L’esprit trouve sa plus haute dimension. L’être accède à sa condition normale. L’homme contemple son visage originel. 



Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°5 (Hiver 2018)


 

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