top of page
loading-gif.gif
  • Photo du rédacteurSagesses Bouddhistes

Contemplation sur le pardon

Par Franck Blot


Cette « contemplation » est présente dans le 5e module du programme Résilience où les participants sont assis sur une chaise, les pieds à plat sur le sol et le dos droit (voir article De la résilience pour les aidants). Elle peut aussi être menée chez soi.



Pour commencer cette pratique, je vous propose de prendre quelques instants pour observer notre état d’esprit. Est-ce que nous sommes dans la joie ou la tristesse ? Est-ce que nous sommes plutôt dans l’agitation ou la torpeur ? Ou bien est-ce que nous sommes simplement avec un état d’esprit posé, stable, paisible.

Prenons également quelques instants pour observer notre corps. Est-ce que nous ressentons des tensions, des douleurs ? Ou bien est-ce que nous nous sentons détendu ?

Simplement on constate dans quel état d’esprit nous sommes en ce début de pratique, et comment est notre corps.

On tâche d’être ici, maintenant, l’esprit est posé dans le corps, et le corps est posé sur le coussin.


Je vous propose maintenant de poser votre attention sur votre respiration. Le va-et-vient du souffle. Les sensations de l’air qui entre dans les narines, passe par la gorge, rempli les poumons. Puis ressort des poumons, repasse par la gorge et ressort par les narines.

La respiration sera notre point d’ancrage. Si à un moment pendant la pratique, nous nous sentons submergé par une émotion difficile, que ça soit de la colère ou de la tristesse, nous savons qu’à chaque instant nous pouvons revenir dans la respiration ; cette respiration stable, posée, qui nous aide à stabiliser notre esprit, à accueillir les émotions.

Durant cette pratique, permettons-nous de ressentir les sensations qui nous traversent, d’accueillir les émotions, de voir les pensées qui surgissent, de constater ce qui peut encore peser sur notre cœur. Peut-être qu’il y a encore des histoires du passé qui sont toujours présentes. Peut-être que nous n’avons pas su ou pu pardonner à ceux qui nous ont blessé, ou que nous n’avons pas su ou pu nous pardonner à nous-même. Soyons patients et bienveillants envers nous-même durant cette pratique. À chaque instant, si nous en ressentons le besoin, nous pourrons poser notre esprit sur la respiration.


Commençons par demander pardon aux autres.

En pensant aux gens à qui nous avons fait du mal ou du tort.

Nous pouvons choisir une situation et une personne précises.

Nous ramenons à notre mémoire cet événement, le contexte. Nous nous rappelons ce que nous avons dit ou fait.

Prenons quelques instants pour constater que ces actes venaient de nos propres blessures, nos douleurs, notre confusion, nos obscurcissements. Essayons d’être le plus objectif possible. Honnête envers nous-même, envers nos souffrances, nos besoins, nos peurs.

Si nous sentons qu’une émotion devient trop présente, nous pouvons revenir sur notre respiration, sur notre point d’ancrage. On repose l’attention sur le va-et-vient du souffle, les sensations de l’air qui passe par le nez, la gorge, qui remplit les poumons. Puis le chemin inverse.

Et tranquillement, doucement, quand on se sent prêt, on revient sur cet événement.

Peut-être que nous réalisons que nous avons encore un poids aujourd’hui par rapport à cette action et des regrets vis-à-vis de cette personne.

Alors si nous nous sentons prêt, nous pouvons nous adresser à cette personne :

Je te demande pardon de t’avoir fait du mal, du fait de ma confusion ou de ma souffrance, pardonne-moi, s’il te plaît, pardonne-moi, s’il te plaît, pardonne-moi, s’il te plaît.

Si nous constatons une émotion, des sensations, nous les accueillons en restant connecté à notre respiration.


Ensuite, tâchons de nous pardonner.

Nous pouvons penser à un moment où nous nous sommes fait du tort. Un moment où on s’est trahi, un moment où on s’est causé de la souffrance. Un moment où nous avons fait un acte envers nous-même que nous regrettons.

Peut-être que nous pouvons ressentir de la peine, de la honte, quand nous ravivons ce souvenir.

Si nous ressentons une émotion trop vive, nous pouvons à chaque instant revenir dans notre respiration. Le va-et-vient du souffle.

Nous réalisons peut-être que nous souhaitons lâcher ce fardeau, ces regrets et libérer notre cœur.

Alors si nous nous sentons prêt, nous pouvons poser une main sur notre cœur, et nous dire :

Pour toutes les façons dont je me suis causé de la souffrance, dont je me suis trahi moi-même,

je me pardonne et me considère avec compassion et avec douceur,

je me pardonne et me considère avec compassion et avec douceur,

je me pardonne et me considère avec compassion et avec douceur.

Si nous constatons une émotion, des sensations, nous les accueillons en restant connecté à notre respiration.


Enfin, pardonnons aux autres.

Nous pouvons maintenant penser à une situation où quelqu’un nous a fait du mal ou du tort.

Nous ramenons à notre mémoire cet événement, le contexte. Nous nous rappelons ce que cette personne nous a dit ou nous a fait.

Prenons quelques instants pour constater que ces actes venaient de ses propres blessures, ses douleurs, sa confusion, ses obscurcissements. Essayons d’être le plus objectif possible. Honnête envers cette personne, envers ses souffrances, ses besoins, ses peurs.

Si nous sentons qu’une émotion devient trop présente, nous pouvons revenir sur notre respiration, sur notre point d’ancrage. On repose l’attention sur le va-et-vient du souffle. On laisse circuler les sensations, l’émotion qui est présente. Et tranquillement, doucement, quand on se sent prêt, on revient sur cet événement.


Peut-être que nous réalisons que nous avons encore un poids aujourd’hui par rapport à cette situation. Nous voyons nos blessures, nos douleurs, notre confusion. Nous réalisons peut-être que nous souhaitons lâcher ce fardeau et libérer notre cœur.

Alors si nous nous sentons prêt, nous pouvons nous adresser à cette personne :

Je te pardonne le mal que tu m’as causé, du fait de ta confusion ou de ta souffrance.

Je te pardonne le mal que tu m’as causé, du fait de ta confusion ou de ta souffrance.

Je te pardonne le mal que tu m’as causé, du fait de ta confusion ou de ta souffrance.

Si nous constatons une émotion, des sensations, nous les accueillons en restant connecté à notre respiration.


Gardons dans notre cœur cette pratique, ce moment, cet acte de pardon que nous avons posé, envers les autres et envers nous-même.

Et si possible, lorsqu’une situation similaire se reproduira, essayons de rester connecté à notre respiration, de manière à observer et constater la confusion, la souffrance, les besoins et les peurs qui sont impliqués à cet instant précis.


Pour finir, observons comment est notre état d’esprit en cette fin de pratique.

Prenons également un dernier petit moment pour observer notre corps. Si nous constatons qu’il y a encore des tensions, nous pouvons prendre des grandes respirations et nous détendre dans le va-et-vient du souffle.



Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°21 (Printemps 2022)


 


Franck Blot pratique la méditation depuis des années. Il s’est formé aux outils psycho-pratiques (Thérapie Cognitive et Comportementale) et est également coach. Très engagé depuis douze ans dans l’association Karuna-Shechen, il a instruit le programme Mindfulness solidaire auprès des équipes des centres d’accueil et d’hébergement d’urgence.



bottom of page