Par Noémie Lehouelleur | Photos © CBZ
2 500 ans après la mort du Bouddha, le rôle de la femme dans nos sociétés occidentales a largement évolué, celui des nonnes aussi. La communauté monastique du Village des Pruniers compte plus de 700 moines et nonnes répartis sur trois continents. Résolument décidé à suivre l’évolution des mentalités sans pour autant toucher à l’essence des enseignements de l’Éveillé, le vénérable Thich Nhat Hanh a modernisé le corpus de règles régissant la vie de la Sangha.
Nonnes et moines marchant côte à côte, la population vietnamienne n’avait jamais vu cela avant que Thich Nhat Hanh ne retourne pour la première fois au Vietnam, en 2005, après près de quarante ans d’exil. Traditionnellement en Asie, les monastiques féminines se tiennent en retrait par rapport à leurs pairs masculins, au sens propre comme au figuré. « Thay a été très révolutionnaire », se remémore la sœur Dao Nghiem, qui était du voyage. Le vénérable a bousculé les traditions, même au sein de sa propre congrégation. « C’est révolutionnaire que nous marchions à côté de nos frères, que nous soyons assises au même niveau (...) Au Vietnam, les sœurs marchent en arrière des frères, elles s’occupent du travail social mais enseignent rarement à des frères », poursuit la moniale. La symbolique est lourde de sens et remet en cause des siècles de traditions régissant les rapports entre hommes et femmes au sein du bouddhisme.
Au commencement, des femmes
Les premiers disciples que Thich Nhat Hanh ordonna furent des femmes. Les sœurs Chân Không et Chan Duc devinrent ses monastiques en Inde, sur le pic du Vautour. La première est l’aînée de la communauté monastique du Village des Pruniers. « C’est un peu le PDG du Village des Pruniers ! » s’amuse le frère Phap Dung.
La sœur Chân Không est le bras droit de Thich Nhat Hanh depuis 1959. Bien avant de le rencontrer, elle était déjà très impliquée dans des actions sociales auprès des orphelins et des enfants des bidonvilles du Vietnam. Jeune femme au caractère bien trempé et à l’énergie débordante, elle court d’une conférence à l’autre à travers le pays pour suivre des enseignements bouddhiques. « En ce temps-là, j’étais vraiment passionnée par l’enseignement du Bouddha. Un moine donne un discours ici, j’y vais. Le lendemain, un autre donne un discours à des kilomètres de là, j’y vais en vélo. » La vie monastique la tente, elle veut se consacrer à temps plein aux autres. Elle se rapproche un jour d’une nonnerie dont l’abbesse partage une vision de l’Éveil bien éloignée de la sienne. « Elle m’a dit que ce que je faisais c’était du travail charitable qui apportait beaucoup de mérites, que je renaîtrais dans une famille riche dans une vie future ou en princesse mais que je n’atteindrais pas l’Éveil comme cela, que pour atteindre l’Éveil il fallait étudier les sutras, mais elle, elle ne récitait des sutras que pour les morts, pour qu’ils renaissent dans de meilleures conditions dans une vie future. Cela ne m’intéressait pas. Elle m’a aussi beaucoup choquée en disant que peu de femmes atteignaient l’Éveil et qu’il fallait donc que je pratique bien pour me réincarner en homme et, dans plusieurs vies éventuellement, atteindre l’Éveil. J’ai répondu que je n’avais pas besoin d’être éveillée, que j’étais telle que j’étais et que je continuerais à faire ce travail pour les enfants, que si ce n’était pas permis dans sa nonnerie, je n’y deviendrais pas moniale... Et en moi-même je me suis dit que j’allais établir ma propre nonnerie. »
Issue d’une famille plutôt aisée, la jeune laborantine consacre son temps libre et son argent à son travail social. Elle continue à frapper à toutes les portes pour obtenir des parrainages d’enfants pauvres et convainc une soixantaine d’autres jeunes de la rejoindre. 14 000 orphelins vietnamiens bénéficieront de cette aide.
Sa rencontre avec Thich Nhat Hanh sera déterminante. Elle se rappelle les paroles réconfortantes de son compagnon de route : « Avec ce travail, en aidant les enfants qui ont faim dans les bidonvilles, tu pratiques la méditation, tu touches à la réalité ultime. Ce travail en profondeur peut t’aider à être éveillée. Tu n’as pas besoin de te raser la tête ou de réciter des prières. » Le bouddhisme engagé du maître zen vietnamien correspond aux aspirations profondes de la jeune femme. « J’ai compris que c’était mon maître et depuis, je ne l’ai plus quitté ! » En pleine guerre du Vietnam, ils fonderont ensemble l’École de la jeunesse pour le service social afin de venir en aide aux populations affectées par le conflit, au péril de leur vie. De 17 travailleurs sociaux au départ, ils seront 10 000 à la fin de la guerre. De cette même synergie découle la création du Centre bouddhique du Village des Pruniers en 1982.
Elle aussi disciple de la première heure, la sœur Chan Duc rejoint Thich Nhat Hanh après avoir longtemps étudié en Inde auprès de nonnes dans la tradition tibétaine. « Quelques jours après mon ordination, se souvient-elle, Thay a donné un enseignement à propos de l’ordination de nonnes bouddhistes. Un pratiquant lui a demandé pourquoi il y avait tant de discriminations à l’égard des femmes dans le bouddhisme. Thay a répondu que lui ne discriminait pas les femmes et qu’il ferait tout son possible pour que je devienne une enseignante du Dharma (…) On m’a dit que j’ai été la première nonne à donner un enseignement à des moines à l’université de Mahaculalongkorn, en Inde, en 1995 », rappelle la sœur Chan Duc. Cette petite révolution, bien que pacifiste, a été difficile à digérer pour certains. « Il est arrivé, rarement, mais cela est arrivé, qu’alors que je donnais un enseignement dans un monastère d’une tradition différente, les moines sortent parce qu’il leur avait été dit qu’ils ne devaient pas recevoir d’enseignement de la part d’une femme. Parfois aussi, ils s’asseyaient derrière un écran pour écouter. »
Les femmes au temps du Bouddha
La Sangha du Bouddha ne comptait au départ que des hommes. Il parcourait avec ses moines le pays à pied pour dispenser ses enseignements. Ils dormaient dehors et vivaient de l’aumône. Il y a 2 500 ans, en Inde, les femmes n’allaient jamais seules et ne s’aventuraient que rarement au-delà d’un périmètre restreint autour de leur foyer, au risque d’être prises pour des prostituées. Mais un jour, « la tante et mère adoptive du Bouddha, Prajapati, a voulu être ordonnée. Le Bouddha a refusé plusieurs fois et Ananda, son intendant, lui en a demandé la raison. Il lui a aussi demandé si les femmes pouvaient atteindre l’illumination, l’Éveil, ce à quoi le Bouddha a répondu : ‟Oui, parce qu’il n’y a pas de différence entre les genres”. Ananda a insisté sur la question de l’ordination des femmes. Parallèlement, les femmes se sont rassemblées, se sont rasé la tête, ont marché encore et encore et redemandé au Bouddha d’être ordonnées. Il a finalement accepté ». À cette époque, on craignait notamment que les femmes se fassent attaquer, voire violer, en échappant à la tutelle masculine. Elles devaient donc toujours se déplacer en groupe. « Thay a très bien expliqué qu’au temps du Bouddha, les femmes n’étaient pas versées dans la spiritualité, ajoute la sœur Chân Không. Leur rôle, c’était de faire des enfants. On ne voyait jamais une femme se balader en forêt ou être ermite en montagne, seulement des hommes. Lors de l’un de ses enseignements, le Bouddha a pourtant dit que tout le monde pouvait devenir Bouddha, qu’il était le premier mais que tous pouvaient devenir Bouddha, même les femmes. »
Hommes et femmes bénéficient donc de la même capacité à l’Éveil. « L’enseignement fondamental dans le bouddhisme, notre philosophie, c’est que nous avons tous la même nature, confirme le frère Phap Dung. Nous avons tous la nature du Bouddha, il n’y a aucune discrimination entre homme ou femme, nous pouvons tous atteindre la même sagesse, les mêmes vertus. »
Moines et nonnes ne sont néanmoins pas soumis au même nombre de préceptes. Aujourd’hui encore, les frères suivent 250 préceptes, les sœurs, 348. L’explication est là encore historique, et mathématique. Il s’agit des règles de vie qui existaient déjà pour les hommes lorsque les femmes ont été admises dans la Sangha (certaines ont été divisées et détaillées en plusieurs préceptes pour les sœurs), auxquelles s’ajoutent d’autres préceptes découlant de cas de figures pratiques qui se sont présentés après, et ce « pour protéger les femmes et non par discrimination », nuance la sœur Dao Nghiem.
Beaucoup de ces préceptes ont d’ailleurs été suggérés au Bouddha par les sœurs elles-mêmes. « À plusieurs reprises, Mahagotami ou d’autres sœurs aînées sont allées voir le Bouddha en exprimant leur inquiétude à propos de certains aspects de la pratique des nonnes et le Bouddha créait ensuite des préceptes que les nonnes devaient suivre », ajoute la sœur Chan Duc.
Un respect réciproque entre hommes et femmes
Huit principes basés sur le respect régissent également les rapports des sœurs aux frères (gurudharma). Avant son deuxième voyage au Vietnam en 2007, Thich Nhat Hanh a encore suscité la surprise en décidant de créer un pendant pour les moines vis-à-vis des sœurs. Membre de la communauté monastique du Hameau du Haut depuis une vingtaine d’années, le frère Phap Dung se rappelle les tensions que cela a généré chez certains. « Thay a été vraiment critiqué et nous, on rigolait, on se disait : ‟Mais voyons, cela paraît tellement évident que cela doit aller dans les deux sens !” Certains restaient en retrait et nous avons fini par comprendre que ces moines, plutôt conservateurs et âgés, étaient vraiment fâchés contre Thay d’avoir soulevé cette question.(...) Mais le bouddhisme doit évoluer, nous ne sommes plus au temps de l’homme des cavernes ! » plaisante-t-il.
Ce même respect est manifeste lors des célébrations du Têt, la nouvelle année vietnamienne. « Le jour du nouvel an lunaire, il y a une cérémonie où nous présentons nos vœux à notre Maître, relate la sœur Dao Nghiem. À la fin de la cérémonie, tous les amis laïcs sortent de la salle, les sœurs sont assises et les frères debout lisent un texte spécialement écrit pour ce moment sacré, ils se prosternent trois fois devant nous, leurs sœurs, puis ils s’assoient et nous les sœurs, nous lisons un autre texte et nous nous prosternons trois fois. Le texte est très beau et c’est un moment très fort. » Lorsqu’il était valide, Thay se pliait également à cette pratique. « On se prosterne les uns devant les autres pour reconnaître le bodhisattva Samantabhadra chez les frères et les frères reconnaissent Avalokiteshvara chez les sœurs. C’est du jamais vu ! On ne voit cela nulle part ailleurs. »
Il est parfois difficile de discerner ce qui relève des dispositions originelles du Bouddha, des traductions et des interprétations de ses enseignements ou du contexte culturel. Il en va par exemple ainsi de cette règle évoquée dans certains courants et selon laquelle la plus aînée des sœurs serait inférieure dans la hiérarchie monastique au plus jeune des novices. Pour la sœur Dao Nghiem et bien d’autres au Village des Pruniers, « il s’agit d’une interprétation liée à un contexte culturel très patriarcal qui a depuis évolué. Ces interprétations sont devenues partie intégrante de certaines traditions bouddhistes ». Des interprétations qui pourraient donc refléter les vues erronées des uns et être source de discrimination vis-à-vis des autres.
Un fonctionnement méritocratique
Au Village des Pruniers, moines ou nonnes, tous ont voix au chapitre. « En termes d’égalité hommes/femmes, notre maître est plutôt progressiste, se réjouit le frère Phap Dung. Les femmes ont une place égale à celle des hommes. Nous avons des conseils d’enseignants du Dharma et des conseils de bhikkhus et bhikkhunis qui sont égaux en termes de voix et de prises de décisions. Quand les trois hameaux se réunissent, nous fonctionnons de façon démocratique. Il y a deux hameaux de nonnes, un hameau de moines, donc en fait, il y a même plus de femmes que d’hommes dans le processus de prise de décisions dans notre communauté. »
Les femmes gèrent indépendamment des frères leurs hameaux et réciproquement. C’est davantage l’ancienneté que le genre qui décide de leur place et de leurs responsabilités au sein de la communauté monastique, leur âge dans le Dharma donc mais aussi et surtout leur comportement. D’après le frère Phap Dung, « le plus important, ce n’est pas la parité absolue, mais la façon dont les monastiques vivent, leur pratique, ce qui sort de leur bouche, leur façon de penser. Nous avons un système démocratique et méritocratique. Ici, tout dépend de la façon dont vous vous comportez, de votre intégrité, c’est le plus important dans une communauté ».
Des règles de vie adaptées à notre époque
Il est inconcevable dans beaucoup de courants bouddhistes de modifier le Vinaya, le code de conduite des monastiques, institué par le Bouddha. Tous ces changements impulsés par Thich Nhat Hanh répondent pourtant à une volonté d’ancrer les monastères dans nos sociétés modernes, de les faire évoluer au regard du monde contemporain sans pour autant altérer l’essence des enseignements du Bouddha. « Thay, avec son esprit révolutionnaire, a vu que beaucoup des préceptes du temps du Bouddha n’étaient plus du tout d’actualité pour notre société, explique la sœur Dao Nghiem. Il n’y avait pas Internet, pas de téléphone, on ne conduisait pas de voiture à l’époque... Avec la Sangha monastique, il a transformé certains préceptes. Juste avant sa mort, le Bouddha avait dit qu’il fallait actualiser et mettre à jour les préceptes mais Ananda, son intendant, n’a pas demandé plus de précisions, pour que le Bouddha clarifie, qu’il détaille de quels préceptes il parlait. Il y a quelques années, Thay a décidé de réactualiser les préceptes, en ajoutant ou en supprimant certains préceptes qui n’étaient plus du tout d’actualité. »
Dans la tradition tibétaine, le Dalaï-Lama mais aussi des monastiques comme Pema Chödrön et Tenzin Palmo prônent une évolution des mentalités sur la question du rôle des femmes au sein des communautés bouddhiques. Car à l’heure actuelle certains courants n’autorisent toujours pas l’ordination complète des femmes et se retrouvent dans une situation paradoxale. Des femmes peuvent être ordonnées novices mais pas bhikkhuni, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas recevoir ce que l’on appelle les grands préceptes et être pleinement ordonnées. Des novices partent donc se faire pleinement ordonner dans d’autres congrégations (en Chine ou ici au Village des Pruniers par exemple) puis reviennent et sont alors reconnues bhikkhuni.
Ces conditions qui engendrent la discrimination
« Il y a bien sûr du sexisme et de la discrimination dans notre société, donc certaines personnes arrivent ici en ayant cette souffrance, concède le frère Phap Dung. Mais avant de s’attaquer à cela, elles doivent d’abord faire face à leur propre souffrance et se concentrer sur un développement spirituel un peu plus basique. Quand vous arrivez ici et que vous n’avez pas encore pris soin de votre colère, que vous n’avez pas réglé vos différends familiaux et que vous vous attaquez à tous ces autres problèmes, eh bien vous vous brûlez ! estime le frère Phap Dung. (…) La méditation et la pleine conscience nous aident à aller plus en profondeur, à toucher la liberté, puis grâce à cela nous ne sommes plus motivés par la haine ou une pensée dualiste telle que : « Ce sont nos ennemis, ils discriminent ! » Au lieu de cela nous réalisons qu’ils sont aussi les victimes de leur propre culture (…) Nous ne sommes que des êtres humains. Un genre nous a été assigné et nous nous identifions comme ceci ou cela. Nous sommes enfermés là-dedans et nous souffrons », poursuit le frère.
La question de la discrimination de la gente féminine dérive donc d’une souffrance liée aux ancêtres et aux conditions, culturelles notamment, qui constituent un être humain. Dans le contexte cosmopolite des Pruniers, ces différences ressortent de temps à autre de la part tant des hommes que des femmes et sont abordées autant que possible avec compassion. « Notre communauté est majoritairement vietnamienne, donc les frères et sœurs occidentaux sont en fait la minorité ! relativise le frère Phap Dung. D’une certaine manière, c’est dur pour eux. Ceci dit, notre maître est un humble petit homme vietnamien, et cela importe peu. Ce qui compte, c’est la sagesse, la compassion et peu importe où cela se trouve et d’où cela vient. Quand vous êtes en contact avec cela, cela vous aide à vous transformer (longue inspiration), et à trouver la liberté. Vous n’êtes plus prisonnier de ce que nous appelons les conventions sociales ni même de la biologie. Il semblerait aujourd’hui qu’en tant qu’homme ou femme, c’est bien souvent ce qui se produit. Nous devons nous identifier. Et il faut que l’orange devienne une pomme et une pomme, une orange. Non, une orange est une orange, une pomme est une pomme », simplifie le frère Phap Dung. Ce qui amène à une notion du bouddhisme parfois déconcertante pour les sociétés occidentales : le complexe d’égalité. « Un peu partout en Occident, nous avons cette idée d’égalité mais c’est aussi une source de souffrance. Tout cela est basé sur le soi, sur une convention, sur le concept d’identité – que l’on tente de rendre égale à une autre. Mais on ne peut pas y arriver puisque tout cela est basé sur une séparation. Nous préférons parler d’inter-être. Je suis en toi et tu es en moi, ta souffrance est ma souffrance, ton succès est mon succès et vice versa. Donc je t’aide parce que je m’aide aussi. Quand une femme souffre, nous souffrons aussi. Nous aidons une femme non pas parce que c’est une femme mais parce qu’elle est nous. La véritable égalité provient de la sagesse de la non-discrimination. »
Des femmes, mais aussi des hommes libérés
Se détacher des conventions sociales et des conditionnements culturels libère au moins autant l’homme que la femme. « Pleurer, être vulnérable... ces choses n’ont pas de genre. C’est ce que j’observe ici. Les hommes n’ont pas à ériger de rempart. Cela prend parfois du temps, une ou deux semaines, un mois, parfois une année, mais ils finissent par s’ouvrir, ils deviennent vulnérables, ils se prennent beaucoup dans les bras les uns les autres, moines et laïques se tiennent par la main pendant les marches méditatives,... C’est merveilleux ! Je crois que c’est le monde que nous souhaitons voir. Quand les gens touchent leur souffrance et qu’ils savent comment être là pour faire face à cette souffrance, ils n’ont plus besoin de prouver quoi que ce soit », conclut le frère Phap Dung.
Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°4 (Automne 2017)
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