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Méditer en marchant

  • Photo du rédacteur: Sagesses Bouddhistes
    Sagesses Bouddhistes
  • 30 juil. 2024
  • 3 min de lecture

Parmi les divers aspects de l’entraînement spirituel dans la tradition de la forêt, dont ceux qui mettent l’accent sur la dimension physique, l’un en particulier se démarque : la méditation en marchant.

En dehors de certains cercles bouddhistes, celle-ci n’est pas tellement connue comme méthode d’entraînement de l’esprit. Pour la plupart des gens, le mot « méditation » évoque immédiatement l’image de quelqu’un assis dans la posture du lotus, les yeux légèrement clos, le dos droit et une contenance sereine.

C’est l’image type que même les plus matérialistes des entreprises (comme des fabricants de voitures, des sociétés de cartes de crédit ou des vendeurs d’assurance vie) utilisent quand elles veulent donner un parfum spirituel à leurs promesses.

Cependant, dans plusieurs systèmes de méditation bouddhiste, en particulier dans la tradition de la forêt, il est coutumier et considéré comme hautement bénéfique d’entrecouper les périodes de méditation assise, qui habituellement durent environ une heure, avec des périodes de méditation en marchant de même durée. C’est une pratique que le Bouddha a développée et maintenue tout au long de sa vie.

La méthodologie est très simple :

Vous choisissez un chemin aussi plat que possible, idéalement d’environ 20-22 mètres de long, et vous déterminez ce qui marquera les deux bouts, comme une certaine pierre à une extrémité et un gros arbre à l’autre. Avant de commencer la pratique de la marche, vous vous tenez immobile au début du chemin et vous portez votre attention le long du corps de haut en bas, pour établir une conscience de la présence du corps et pour vous détendre.

Quand la conscience du corps est bien établie, vous commencez à marcher.

Il y a plusieurs objets de concentration qui peuvent être utilisés dans la méditation en marchant, tout comme dans la méditation assise, mais, généralement, l’objet le plus accessible est simplement la sensation de la plante du pied touchant le sol, pendant que l’on marche d’un pas souple et naturel. Dès que l’esprit s’égare dans des souvenirs et des projets, ou bien dès qu’il est distrait par les images visuelles et les sons, vous continuez simplement à lâcher prise et à ramener l’attention au moment présent, revenant à la sensation des pieds sur le chemin.

De cette manière, le corps et ses mouvements, évoluant entre les deux bouts du chemin, deviennent comme la sensation du souffle qui évolue entre l’inspiration et l’expiration. Ce cycle naturel sert ainsi d’ancrage, focalisant l’attention sur la réalité du présent, et il a un effet calmant sur les distractions mentales de toutes sortes.

Quand la méditation en marchant est bien développée, on peut y trouver une tranquillité de l’être, un apaisement spirituel qui est facilement équivalent à celui que l’on trouve dans le mode plus immobile de la méditation assise. On découvre qu’il y a une conscience claire des mouvements du corps mais, puisque la conscience est toujours « ici », il y a une immobilité qui constitue l’environnement dans lequel le mouvement a lieu. C’est ce qu’Ajahn Chah appelait être comme « l’eau tranquille qui coule ».


Extrait de « cheminer vers la Paix intérieure », traduction française de « Finding The Missing Peace », disponible ici :



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Ajahn Amaro a été ordonné moine en 1979 et a résidé de nombreuses années dans les monastères bouddhistes d’Amaravati (Angleterre) et d’Abhayagiri (Californie). Il relaye depuis de nombreuses années les enseignements de la tradition de la forêt. Le texte qui suit est basé sur une série de cours donnés à Mendocino, en Californie, en 2002.

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