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  • Photo du rédacteurSagesses Bouddhistes

Méditation du soir

Dernière mise à jour : 12 avr. 2023


Les paroles de la Méditation du Soir sont extraites de différents enseignements d’Ayya Khema et de Bhante Gunaratana.

Un audio de cette méditation est disponible en fin d'article.



[Trois sons de gong]

En posture assise, le dos est droit mais sans tension. Les yeux sont fermés et les mains sont posées l’une sur l’autre. Nous prenons conscience de l’ensemble du corps tel qu’il est assis là et, en particulier, des points de contact que l’on peut ressentir avec le coussin, avec le sol… le contact des mains entre elles… certaines parties des jambes et des pieds qui se touchent.


Pour détendre ce corps, nous allons le balayer mentalement, depuis les pieds jusqu’à la tête : nous prenons conscience des pieds, des chevilles, de la longueur de la jambe avec l’articulation au genou, le bassin… On remonte le long du tronc lentement, jusqu’aux épaules, en prenant conscience des sensations. On détend les épaules au passage. Et puis on descend le long des bras. On a conscience des coudes, des avant-bras, des poignets et des mains : les doigts qui se touchent, les picotements à l’intérieur des paumes. Et puis on reprend conscience des deux mains, des poignets, et on remonte le long des bras lentement, jusqu’aux épaules… attentifs aux sensations.


On détend encore les épaules si nécessaire et puis on remonte vers le cou, l’arrière du crâne. Puis le visage, le menton, les mâchoires que l’on détend, les joues, les lèvres, le contact entre les lèvres, les sensations à l’intérieur de la bouche. Et puis on remonte vers le nez, les yeux : s’il y a une tension derrière les yeux, on en prend conscience et on relâche cette tension. Le front, puis le haut de la tête, l’arrondi du crâne. On s’arrête un instant en haut du crâne. On sent peut-être une énergie en forme de spirale s’élever depuis le haut du crâne au-dessus de la tête. On reste attentif…

Et puis on prend le chemin inverse : le balayage depuis la tête jusqu’aux pieds.

[Silence]


Quand on arrive aux pieds, on reprend conscience de l’ensemble du corps, de la posture, et on se détend dans cette présence au corps et aux sensations corporelles.

[Silence – Gong]


Portez à présent votre attention au bout du nez, au niveau des narines, à l’endroit où l’air entre et sort. Prenez conscience de votre respiration. Elle change constamment. Pour maintenir votre intérêt éveillé au niveau de la respiration, observez tous ces changements.

Développer l’attention est une pratique essentielle sur la voie de la libération. L’attention est le pont qui fait traverser d’une rive à l’autre. Nous avons la chance de pouvoir la pratiquer en ce moment, alors profitons-en. Nous pouvons y mettre tout notre cœur.

[Silence]


Si des pensées ou des émotions se présentent à votre esprit, dès que vous en prenez conscience, observez-les juste assez longtemps pour les identifier. Ensuite, voyez leur nature éphémère. Vous voyez que si vous ne vous en saisissez pas, elles disparaissent très vite après être apparues. Lâchez toutes les pensées et détendez-vous en reprenant l’observation de la respiration.

[Silence]


Reprenez clairement conscience de l’ensemble de votre corps et voyez si des tensions se sont installées. Toute tension signifie que le moi a repris le dessus. Le moi, c’est ce sentiment d’être une personne, séparée des autres, agitée par des pensées qui lui appartiennent. En abandonnant les pensées, on relâche les tensions, dans l’instant présent, et on constate que l’on est aussitôt libre de ce moi. Avec cette liberté, une légèreté et une joie apparaissent. Le moi est un fardeau : s’en libérer, c’est la fin de la souffrance. En lâchant les tensions, nous laissons l’Attention prendre le dessus.

Avec des micro-mouvements, reprenez une posture à la fois droite, stable et détendue.

Et puis reprenez tranquillement, sereinement, l’observation de la respiration.

[Silence]


Quand on observe la respiration, dans un premier temps on force l’Attention mais, dès que l’esprit se stabilise, on laisse la place à une présence consciente. Cette présence a conscience de la respiration, mais il n’y a plus d’observateur. On se détend dans l’observation.

[Silence]


Quand l’esprit est apaisé, nous pouvons entreprendre la contemplation que le Bouddha nous a conseillé de faire régulièrement : la contemplation du corps.

Il existe différentes manières de méditer sur le corps. La première consiste à le voir en tant que composé de quatre éléments : la terre, l’eau, le feu et l’air. Prenez conscience de votre corps et essayez de percevoir l’élément terre en lui : on perçoit l’élément terre dans les parties solides du corps, comme les os ou les dents…

On retrouve l’élément eau dans les parties liquides du corps, comme le sang ou les larmes…

L’élément air est dans l’oxygène qui alimente toutes nos cellules…

Et l’élément feu dans la température du corps, par exemple…

Contemplez le corps ainsi : c’est un simple composé de ces quatre éléments.

[Silence]


Au moment de la mort du corps, ces éléments qui le composent retournent à leur forme originelle. Il est important d’en être pleinement conscient. Car on peut alors cesser de s’identifier au corps, de croire qu’il est « nous » ou qu’il nous appartient. Le Bouddha considérait que l’observation du corps, des éléments qui le composent, et de la mort était une étape primordiale du développement de l’attention qui mène à la sagesse.

Donc n’hésitons pas à pratiquer ainsi, jour après jour, jusqu’à ce que l’impermanence de toute chose, et en particulier de ces éléments qui nous composent et qui composent tout ce qui nous entoure, nous apparaisse clairement. C’est le début de la libération.

[Silence - Gong]


Une autre manière de méditer sur le corps consiste à voir l’impermanence de toutes les parties qui le composent. Si nous visualisons, par exemple, une mèche de nos cheveux et que nous la comparons aux cheveux que nous avions quand nous étions enfant, nous avons une occasion d’observer l’impermanence…

Nous pouvons aussi évoquer nos dents et, de la même manière, revoir mentalement ces dents lorsque nous étions enfant puis jeune adulte et comment elles sont aujourd’hui… et nous contemplons encore une fois l’impermanence.

Et puis la peau, la peau qui enveloppe tout notre corps. Cette peau qui change également au fil du temps, comme tout le reste. Évoquez la peau d’un enfant, d’un nouveau-né, puis la peau d’une jeune personne et la peau que vous avez aujourd’hui… et contemplez encore l’impermanence.

Continuez ainsi avec toute autre partie du corps qui vous vient à l’esprit, à l’intérieur ou à l’extérieur.

[Silence Gong]


En méditation, nous avons souvent l’occasion de voir nos pensées apparaître et disparaître. C’est encore une manifestation de l’impermanence.

Méditons ainsi jour après jour. Nous pourrons alors suivre le conseil que le Bouddha a donné pour nous libérer de la souffrance : « Lâchez prise ! Ne vous attachez rien. Ne vous saisissez de rien. »

[Silence - Gong]


Le Bouddha nous a demandé de réfléchir à cinq choses tous les jours.

1. Il est dans notre nature de vieillir. On ne peut pas l’éviter.

2. On porte la maladie en soi, on ne peut pas l’éviter.

3. Il est dans notre nature de mourir, on ne peut pas l’éviter.

4. Un jour ou l’autre, nous devrons quitter tous nos biens et nous séparer de ceux que nous aimons.

5. Nous créons notre karma. Nous sommes héritiers de notre karma. Nous naissons de notre karma. Nous sommes entraînés et guidés par notre karma. Nous récoltons toujours les fruits de nos actions, les bonnes comme les mauvaises.


Alors veillons à agir avec un cœur bon et honnête et évitons tout ce qui est mauvais et malhonnête.

Le Bouddha nous a recommandé de contempler ces réflexions tous les jours.

[Silence - Gong]


Méditer est une action méritoire et nous partageons ce mérite avec tous les êtres.

Nous sommes conscients de la chance que nous avons de pratiquer la méditation et d’avancer ainsi sur la voie de la libération.

Souhaitons pouvoir continuer à méditer jusqu’à notre dernier jour…

Avec le cœur plein de gratitude, nous nous tournons vers tous les êtres, sans discrimination, et nous leur souhaitons de trouver le bonheur réel et la paix de l’esprit.

[3 sons de gong]





Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°25 (Printemps 2023) et initialement proposé par www.dhammadelaforet.org


 

©Nicolas Schut




Jeanne Schut est une pratiquante émérite et traductrice de très longue date des maîtres-enseignants de la tradition des moines de forêt du bouddhisme theravada.

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