Une prière de compassion portée par le souffle
Par Judith Lief
Traduction : Marie-Christine Peixoto et Laurent Strim
1. Touchez l’espace
Asseyez-vous tranquillement. Détendez-vous et respirez simplement et naturellement. Laissez partir l’agitation. Lâchez le passé et l’avenir, ainsi que les pensées obsessionnelles et les projets. Restez tranquille. Touchez l’espace. Imaginez que vous êtes comme un vase. En vous, il y a un vaste espace. Autour de vous, il y a un vaste espace. Entre les deux, il y a une délimitation subtile. Inspirez. Expirez. Laissez l’inspiration se dissoudre à l’intérieur. Laissez l’expiration se dissoudre à l’extérieur. Commencez la pratique par un bref répit. Prenez un moment pour vous arrêter et recommencer à zéro.
2. Reliez-vous aux énergies
Évoquez l’énergie positive comme lumineuse, douce, rafraîchissante, et envoyez-la entièrement à tous les êtres à l’expiration. Évoquez l’énergie négative comme goudronneuse, épaisse et oppressante. Ôtez-la de tous les êtres à l’inspiration. Laissez votre respiration s’écouler.
3. Personnalisez votre méditation
Commencez par une situation qui évoque un sentiment réel pour vous. Elle peut faire intervenir la personne à laquelle vous tenez le plus. Il peut s’agir d’une personne qui n’en peut plus de souffrir, d’une personne pour laquelle vous êtes inquiet. Faites le point sur votre sentiment d’amour pour cette personne et sur vos inquiétudes à son propos. En expirant, envoyez-lui de l’amour et des souhaits sincères pour son bien-être. En inspirant, absorbez sa douleur ou sa confusion afin de la libérer de ces obstacles.
4. Élargissez le champ
Pensez à beaucoup d’autres personnes — passées, présentes et futures — qui souffrent de la même manière. Étendez votre tonglen à tous ces nombreux êtres.
5. La vie de tous les jours
Retournez à la simplicité qui consiste seulement à prendre un peu repos et respirer. Laissez la séance se dissoudre. Puis rapportez une attitude de tonglen, une légère touche de tendresse, dans votre vie.
Extrait de Lion’s Roar, édition de septembre 2020
Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°15 (Automne 2020)