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SANGHA

Photo du rédacteur: Sagesses BouddhistesSagesses Bouddhistes

La communauté des pratiquants 

Par le vénérable Thich Nhât Hanh


Nous avons tous un grand besoin d’amour. Notre survie en dépend, ainsi probablement que le destin de notre planète la Terre. Il est écrit que le prochain Bouddha sera Maitreya, le Bouddha de l’amour. Mais d’après moi, plutôt que de se manifester sous la forme d’un être physique, Maitreya pourrait se manifester sous la forme d’une communauté montrant le chemin de l’amour et de la compassion. À la base de l’amour il y a la pleine conscience. […] Pour y parvenir, il nous faut un soutien, et ce soutien c’est le Sangha, la communauté de ceux qui pratiquent la voie.

[…] Le Dharma est la voie de la paix, de la guérison, de la transformation et du regard profond (de la vision pénétrante, vipassana). Quand nous marchons en pleine conscience, le corps du Dharma nous habite. À chaque pas tranquille, conscient, à chaque inspiration consciente, le corps du Bouddha et celui du Dharma grandissent en nous.Le Sangha est un joyau tout aussi important que le Bouddha et le Dharma. Faites de la construction du Sangha votre pratique..[…]

Lorsque j’ai pris l’ordination de moine, j’ai reçu beaucoup d’amour de la part de mon maître et de mes camarades moines. Plus tard, j’ai dû quitter la douillette atmosphère du temple et j’ai été confronté à de nombreuses tempêtes. Mais grâce aux puissantes racines qui avaient grandi en moi pendant mon apprentissage au temple, j’ai pu continuer la pratique sans fléchir. […]

 

Prendre soin du Sangha, c’est prendre soin de nous-mêmes, et prendre soin de nous-mêmes, c’est prendre soin de notre Sangha.

 

Si vous creusez un puits, n’abandonnez pas après quelques coups de pioche sous prétexte que le terrain est trop caillouteux. Votre maître, vos frères et vos sœurs dans le Dharma sont la terre que vous creusez. Creuser un puits n’est pas facile. Si vous jetez votre pratique – votre pioche – vous n’arriverez à rien. Creusez en vous-même, dans votre propre esprit. Buvez l’eau pure de la terre. […]

Si vous connaissez quelqu’un en difficulté, aidez-le, aidez-la, parce qu’il ou elle est vous. Si vous ne pouvez lui venir en aide, votre pratique ne débouchera sur rien de positif. Si vous persistez à vous percevoir comme un individu séparé en pensant que le bonheur est quelque chose d’individuel, vous échouerez. Quand vous aurez établi des racines les uns dans les autres, les sentiments d’isolement et de solitude qui vous habitent seront transformés. Vous n’êtes plus seulement un individu.

Construire un Sangha est tout un art. Prendre soin du Sangha, c’est prendre soin du Bouddha. À travers le Sangha, il est possible de toucher le Dharma vivant. Prendre soin du Sangha, c’est prendre soin de nous-mêmes, et prendre soin de nous-mêmes, c’est prendre soin de notre Sangha. […]

Il nous faut apprendre à pratiquer la pleine conscience ensemble – en tant que famille, ville, nation ou communauté de nations. Un Sangha qui pratique l’amour et la compassion est exactement le Bouddha qu’il nous faut pour le siècle à venir. L’apparition du prochain Bouddha Maitreya ne dépend que de nous. Nous avons le privilège et le devoir de préparer le terrain pour sa venue, et ceci pour nous-mêmes, pour nos enfants et pour notre planète la Terre. Chacun de nous a un rôle à jouer. Chacun de nous peut contribuer à rendre le Bouddha vivant en pratiquant consciemment. Chacun de nous représente une cellule du Bouddha Maitreya, le Bouddha du xxie siècle, le Bouddha de l’Amour.

 

 

Ce texte est un extrait de la transcription d’un enseignement donné par maître Thich Nhât Hanh pendant une retraite de trois semaines en septembre 1996, intitulée « Le cœur des enseignements du Bouddha ».

 

Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°16 (Hiver 2020)

 


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