top of page
loading-gif.gif
Photo du rédacteurSagesses Bouddhistes

Les neuf respirations purificatrices

Instructions de pratique

Par Tenzin Wangyal Rinpoché

 


La posture en cinq points

1.  Asseyez-vous sur un coussin posé au sol, jambes croisées.

2. La colonne vertébrale est droite et alignée.

3. La poitrine est dégagée, les coudes sont légèrement écartés du corps.

4. Les mains reposent dans le giron, à quatre travers de doigts sous le nombril, dans la position d’équilibre. L’extrémité des pouces presse la base des annulaires. Placez les doigts de la main gauche sur ceux de la main droite, paumes face au ciel.

5. Le menton est légèrement rentré de façon à étirer la nuque. Si la posture au sol est physiquement difficile, on peut s’asseoir sur une chaise. Les jambes sont croisées au niveau des chevilles. La colonne vertébrale est droite et alignée, sans appui sur le dossier de la chaise. Le reste de la posture est comme ci-dessus.

 

Les yeux

On peut fermer les yeux pendant les neuf respirations pour faciliter la concentration. Après la dernière respiration, posez l’attention sur l’ouverture : ouvrez alors les yeux et laissez-les reposer dans l’espace, le regard légèrement dirigé vers le haut.

 

Se connecter à la tranquillité, au silence, à l’espace

Confortablement installé dans la posture, restez pendant un moment en contact avec la tranquillité de la posture, le silence de la parole, l’espace de l’esprit.

 

Visualiser les trois canaux de lumière

Visualisez, imaginez ou sentez trois canaux de lumière dans votre corps. Le canal central commence à quatre travers de doigts sous le nombril, s’élève verticalement et s’ouvre au sommet de la tête. C’est un canal de lumière, d’un bleu lumineux, comme un ciel clair et ensoleillé d’automne. Son diamètre est celui du pouce.

 

Deux canaux supplémentaires se trouvent de part et d’autre du canal central. Leur diamètre, légèrement inférieur à celui du canal central, est comparable à celui de l’auriculaire. Le canal rouge est à votre gauche, le canal blanc à votre droite. Les trois canaux font jonction à quatre travers de doigts sous le nombril. Tandis que le canal central s’ouvre au sommet de la tête, les canaux latéraux s’incurvent vers l’avant le long de la voûte osseuse crânienne, passent derrière les yeux et s’ouvrent au nez, chacun dans une narine. Le canal de droite, blanc, se termine à la narine droite ; il représente l’énergie masculine et les « moyens habiles », la méthode. Le canal de gauche, rouge, représente l’énergie féminine et la sagesse.

Tout en gardant le contact avec ces trois canaux de lumière, restez installé dans la posture et demeurez dans la tranquillité. Écoutez le silence. Reliez-vous à l’immensité de l’espace.

 

Première triade de respirations : purification du canal blanc

SÉLECTION Remémorez-vous une expérience récente de colère ou d’aversion, ou prenez conscience de la simple tendance à rejeter votre expérience.

Imaginez-la ; ressentez-la ; entrez en contact avec elle dans le corps, les émotions et l’esprit.

ÉVACUATION — Pressez votre annulaire droit sur votre narine droite et inspirez lentement de l’air pur, vert clair, par la narine gauche.

Imaginez que cet air chemine dans le canal de gauche rouge jusqu’à la jonction. Retenez-le un peu à cet endroit tandis que vous déplacez le doigt pour fermer la narine gauche.

Expirez en suivant le trajet du canal de droite blanc, d’abord lentement et doucement, puis plus énergiquement en toute fin d’expiration.

Sentez que ce que vous avez sélectionné s’évacue par la narine droite avec l’air expiré et se dissout dans l’espace. Faites ainsi trois respirations et notez l’espace qui souvre à mesure que le canal blanc se dégage. Maintenez la connexion avec l’ouverture et portez votre attention sur le canal de gauche rouge.

 

Deuxième triade de respirations : purification du canal rouge

SÉLECTION — Remémorez-vous une expérience récente d’attachement, ou de possessivité, ou la simple tendance à remplir l’espace, à remplir le silence de bavardages.

ÉVACUATION — Pressez votre annulaire gauche sur votre narine gauche et inspirez lentement de l’air pur, vert clair, par la narine droite.

Suivez le chemin du canal de droite blanc jusqu’à la jonction et retenez le souffle pendant que vous déplacez le doigt pour fermer la narine droite. Expirez lentement, doucement au début, puis avec force à la fin de l’expiration, en imaginant que le souffle chemine dans le canal gauche, dégageant le canal et dissolvant l’attachement dans l’espace.

Faites ainsi trois respirations et notez l’espace qui s’ouvre à mesure que le canal rouge se dégage. Maintenez la connexion avec l’ouverture et portez votre attention sur le canal central.

 

Troisième triade de respirations : purification du canal central bleu

SÉLECTION Remémorez-vous une expérience de perte de repères, de doute ou de manque de confiance. Laissez le sentiment se faire bien présent. Voyez, sans juger ni analyser ; connectez-vous simplement à l’expérience brute.

ÉVACUATION Inspirez de l’air vert clair, frais et pur, par les deux narines en suivant le trajet des canaux latéraux jusqu’à la jonction.

Retenez légèrement le souffle, puis expirez lentement par les narines en imaginant que le souffle subtil se meut dans le canal central et le dégage. En toute fin d’expiration, rentrez légèrement le diaphragme et chassez l’air avec force, en imaginant que vous expulsez par le sommet de la tête les obstacles qui se dissolvent dans l’espace. Répétez ce cycle trois fois de suite en sentant s’agrandir le sentiment d’ouverture dans le canal central bleu.

 

Conclusion : reposer dans l’ouverture

Sentez que les trois canaux gauche, droit et central — sont plus ouverts et plus clairs. Soyez attentif au centre de votre corps et concentrez-vous sur cette ouverture et cette clarté tandis que vous respirez doucement et normalement. Pour entretenir une certaine familiarité avec l’expérience douverture, laissez simplement votre attention reposer dans la conscience ouverte. Restez au repos. Ne faites pas de projets d’avenir. Ne vous attardez pas sur le passé. Ne changez pas le présent. Laissez ce qui est tel quel.

Ainsi se concluent les instructions pour les neuf respirations purificatrices.


– extrait de L’Éveil du corps sacré, Éditions Claire Lumière


Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°15 (Automne 2020)

 

bottom of page