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  • Photo du rédacteurSagesses Bouddhistes

Le bouddhisme est-il une forme de psychologie ou de psychothérapie ? 

Des réponses aux questions actuelles 

Issu de tricycle.org.

Traduction : Marie-Christine Peixoto et Laurent Strim 

 

Le Bouddha a vécu et enseigné 2 500 ans avant l’établissement du champ de la psychologie, mais les enseignements qu’il a laissés derrière lui comprennent des analyses vastes et profondes du comportement humain qui recoupent à bien des égards les découvertes de la psychologie contemporaine. Le chemin de pratique du Bouddha, en outre, peut être considéré comme une sorte de stratégie thérapeutique autogérée pour mettre fin à la souffrance causée par l’esprit. 

Le canon pali — qui comprend certains des enseignements les plus anciens du Bouddha — renferme de nombreux discours sur les émotions, les motivations et les réactions humaines, y compris celles qui sont latentes ou inconscientes. L’une des trois sections principales du canon, l’Abidhamma (sanskrit : Abhidharma) Pitaka, ou la « Doctrine spéciale », est souvent considérée comme un recueil de la psychologie bouddhiste, car elle classe les facteurs de l’expérience mentale et physique et leur relation les uns aux autres. L’Abidhamma offre également une cure thérapeutique sous la forme d’instructions pour la conduite éthique, la formation mentale et le développement de la sagesse. 

D. T. Suzuki (1870-1966), l’érudit japonais du zen qui a joué un rôle clé dans l’importation du bouddhisme en Occident, a impressionné des psychologues et des psychanalystes de renom, de Karen Horney à Eric Fromm et Carl Gustav Jung, par ses réflexions sur un terrain commun aux deux domaines. Le dialogue entre le bouddhisme et la psychanalyse s’est poursuivi depuis lors. 

En effet, les idées bouddhistes sur le fonctionnement de l’esprit et sur la façon dont nous construisons et nous accrochons à nos conceptions de nous-mêmes et du monde qui nous entoure ont eu un impact sur les psychothérapeutes et les psychologues, à tel point que les méthodes bouddhistes pour cultiver la pleine conscience, comme la méditation, ont été intégrées aux pratiques thérapeutiques et aux contextes cliniques occidentaux. Un certain nombre d’enseignants bouddhistes, en particulier des enseignants du vipassana, ont une formation ou travaillent actuellement en psychologie et en psychothérapie, et des psychologues et des neuroscientifiques étudient depuis quelque temps des méditants expérimentés et les effets de leur pratique sur les états mentaux et les voies du cerveau. Certains bouddhistes craignent que l’intégration d’une perspective psychologique occidentale dans l’enseignement bouddhiste et l’adoption des techniques et des points de vue bouddhistes dans la psychothérapie puissent diluer ou ignorer l’objectif fondamental du bouddhisme qui est la libération. Il est important de se rappeler, disent-ils, que le chemin du Bouddha mène à une transformation si radicale qu’il transcende la naissance et la mort — et qu’il résulte en un bonheur durable qui ne dépend pas du psychisme. 

Nous avons besoin aujourd’hui d’une vision de l’esprit qui puisse inclure deux voies différentes dans le développement humain, que nous pourrions caractériser comme, d’une part, grandir et, d’autre part, se réveiller. La première concerne la guérison psychologique, la seconde l’éveil spirituel.   


Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°12 (hiver 2019)

 

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