top of page
loading-gif.gif
  • Photo du rédacteurSagesses Bouddhistes

Lama Zopa Rinpoché

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Par Alison Murdoch

Traduction et adaptation : Michelle Le Dimna et François Lecointre



Le 13 avril dernier, Lama Zopa Rinpoché rendait son dernier souffle au monastère de Kopan, près de Katmandou, après une visite dans la vallée du Tsoum où il avait manifesté le mal des montagnes. À 77 ans, Rinpoché, infatigable et dévoué, avait consacré sa vie entière à servir le bouddhisme et à s’efforcer d’alléger la souffrance dans le monde entier. Dans les semaines qui suivirent, un éventail impressionnant de maîtres bouddhistes tibétains et d’étudiants venus du monde entier sont venus lui rendre hommage.

©FPMT

Lama Zopa était né en 1945 dans le Solu Khumbou, proche du mont Everest, dans une famille sherpa très pauvre. Tout petit, on le surprit souvent à ramper vers la grotte du Lama de Lawoudo, dont il fut reconnu officiellement à 5 ans comme la réincarnation. Il fut alors emmené au Tibet, avant de fuir en 1959 l’invasion chinoise pour rejoindre le camp de réfugiés à Buxa Duar, au nord de l’Inde. C’est là qu’il rencontra son principal enseignant, lama Thoubtèn Yéshé (1935-1984).


En 1967, les deux lamas rencontrèrent leur première disciple occidentale, une Américaine du nom de Zina Rachevsky. Installés bientôt dans la vallée de Katmandou, ils commencèrent à y partager leurs savoir et sagesse avec les voyageurs et hippies qui avaient fait la route vers le sous-continent indien.


De retour au pays, ces étudiants créèrent centres d’étude et de retraite, hospices, maisons d’édition et autres, désormais au nombre de 140 dans 34 pays différents. En 1975, on nomma ce réseau « La Fondation pour la Préservation de la Tradition Mayahana ». Si à l’époque, le nom semblait ambitieux, la FPMT est aujourd’hui l’une des plus vastes organisations du bouddhisme tibétain dans le monde.


Toute sa vie, lama Zopa parcourut le monde pour donner des conférences et enseignements, guider des retraites et gratifier ses nombreux étudiants de ses conseils. C’est avec une infinie patience (zopa en tibétain) qu’il partagea encore et toujours sa compréhension profonde sur le sens et le potentiel de la vie humaine, l’importance vitale de servir les autres et la nature de la réalité.


Outre ses innombrables projets internationaux, lama Zopa s’engagea pleinement au Népal et en Inde. Respectant la promesse du Lama de Lawoudo d’établir un monastère pour les enfants sherpas, il leur offrit une éducation traditionnelle et moderne par centaines au monastère et au couvent de Kopan. Il parraina aussi de nombreuses écoles dans tout l’Himalaya, mit en place un fonds pour nourrir les 2 500 moines du monastère de Séra Djé, leva des fonds pour soutenir hôpitaux, maisons de retraite et autres projets communautaires. Rinpoché parrainait aussi avec passion des objets sacrés. Il supervisa la construction d’imposants stoupas à Thame au Népal et Bendigo en Australie et d’innombrables moulins à prières et statues.


Infatigable collecteur de fonds pour les bonnes causes, lama Zopa Rinpoché n’avait pourtant aucun intérêt personnel pour la richesse, le confort ou la renommée. Si vous lui donniez un cadeau le matin, vous pouviez être sûr qu’avant le soir, il l’avait offert. Il lui arriva même une fois de se délester de tous ses vêtements pour quelqu’un qu’il venait de rencontrer à l’aéroport. Dès que possible, il adoptait la vie simple d’un ascète yogi, travaillant et méditant jour et nuit sans perdre de temps à dormir. Sa détente consistait en retraites, prosternations, circumambulation d’objets sacrés, sauvetage d’animaux et d’insectes... En avion, les repas restaient souvent intacts vu le temps qu’il passait à les bénir. Rinpoché s’arrêtant pour sauver une chenille sur la route, parler à un mendiant, complimenter une serveuse efficace, toute échéance était un défi ! Le moindre de ses actes visait l’aide à autrui. Pour ses nombreux étudiants, bénéficiaires et admirateurs, la disparition de ce saint contemporain fait l’effet d’une lampe qui s’éteint. Il avait pour expression favorite :


Vis avec compassion

Travaille avec compassion

Médite avec compassion

Quand surviennent les problèmes, vis-les avec compassion

Meurs avec compassion.


Merci de joindre vos prières aux nôtres pour qu’il se réincarne au plus vite et poursuive sa tâche de répandre le Dharma et la compassion dans une période où le monde en a tant besoin.


©FPMT

Cet article est paru dans Sagesses Bouddhistes n°25 (Été 2023)


 










bottom of page